Critiques de disques


Bulletin du HCF 581
(F.A.) - mai 2009

"C'est un jazz chaleureux, chantant, sans artifices, par des musiciens talentueux dont la passion du jazz authentique transparaît à chaque mesure dans leurs interprétations de standards bien choisis. Un chanteur (Christian Vaudecranne n.d.l.r.), souvent scat, à la façon de Daniel Huck, apparaît dans quelques plages, mais la pochette n'apporte pas de précisions permettant de l'identifier (Vaudecranne ou Kiser ?). Au saxophone soprano, Christian Vaudecranne joue dans l'esprit de Sidney Bechet, mais plutôt le Bechet des années 40.
Pierre Guicquéro se montre remarquable au trombone, tant dans les ensembles qu'en solo, très inventif, d'une grande souplesse qui peut faire penser à Vic Dickenson, tout en ayant une sonorité différente, belle au demeurant. Pour avoir une bonne idée des grandes capacités de ce tromboniste, c'est le disque à acquérir.
Le guitariste est plaisant dans ses rares solos et l'ensemble de la rythmique swingue, Marc Verne se montrant énergique et précis à la batterie, tandis que le tuba l'épaule avec efficacité tout en restant suffisamment discret.

Vous prendrez plaisir à l'écoute de ce disque, un plaisir qui dure 74 minutes. "

Jazz Classique

Charles Baschung - janv 2009

Sac à Pulses & Friends - "Live à la Baie"
Bien sûr, il ne suffit pas à un jazz band de s'être trouvé une raison sociale croustillante pour garantir une musique de qualité mais c'est souvent un bon signe et quand, en plus, cette raison sociale peut donner une idée, même vaguissime de cette musique... Et, de fait, la musique de Sac à Pulses pulse indéniablement. l'équipe a convié des amis à se joindre à l'affaire et ce ne sont pas des quantités négligeables (Michel "Boss" Quéraud, Daniel Huck et Jérôme Etcheberry) mais ce n'est chaque fois que pour un morceau, ce qui nous en laisse onze sur un programme de quatorze que compte le CD : vraiment pas de quoi dire qu'ils se cachent derrière leurs invités !
Sac à Pulses, c'est un quintette formé d'un saxo soprano qui chante à l'occasion (Christian Vaudecranne), d'un trombone (Pierre Guicquéro), d'une guitare alto (Pierre "Jules" Verne). d'un tuba (Gary Kiser) et d'une batterie (Marc Verne), un ensemble qui n'engendre pas la mélancolie. Ils montrent une allégresse qui ferait penser à un orchestre habitué à faire de l'animation de rue.
Il y aurait toutes sortes de points intéressants à relever dans leur musique, Et d'abord que les subtilités répertorielles les indiffèrent profondément : ils nous envoient aussi bien Cherokee, que Nuages, Make Me A Pallet On the Floor ou I Surrender Dear sans parler d' I'll See You In My Dreams cher à Teddy Wilson et How Can You Face Me cher à Fats Waller. Rien ne dit d'ailleurs qu'ils n'ont pas servi au public de la "Baie des singes" de Cournon (63), pendant qu'ils y étaient, leur version de When The Saints. Les rythmes sont souvent insolites : I Surrender Dear démarre en marche et d'autres morceaux (Cherokee, Linger Awhile) sont joués dans un rythme bondissant à souhait qui pourrait être de ... samba, mais sous toutes réserves, l'étude du jazz classique n'ayant jamais favorisé celle des danses sud-américaines. Le tuba, en plus d'assurer son rôle dans la section rythmique, prend plusieurs chorus bien construits avec une ¬aisance surprenante. Ils nous font aussi découvrir la guitare alto et le batteur, qui ne ménage pas ses efforts, est très présent tout au long du disque. Une mention particulière pour la présente version de Nuages qui est interprétée sans aucune recherche d'ambiance et qui, du coup, en acquiert beaucoup.
Les principaux solistes, ceux qu'on entend tout au long de ces morceaux sont le trombone qui joue avec une belle vigueur. Le soprano ne se soucie pas vraiment de faire du Sidney Bechet dont il ne recherche pas la sonorité ample. Il nous sert toutefois, en guise de clin d'œil final, Just One Of Those Things et Love For Sale, qui sont des classiques du maître, avec lesquels il prend quand même quelques libertés. Le scat, qui est souvent un exercice un peu obligé, sort chez Christian Vaudecranne avec beaucoup de naturel, on vous recommande son duo avec Daniel Huck.
Les invités sont à la hauteur de leur réputation, on aurait aimé évidemment les entendre un peu plus longuement, mais, rappelez¬ vous, c'étaient les vingt ans d'existence de "Sac à Pulses" que l'on fêtait ! Ce CD n'est pas celui, bien connu, qu'on emporterait sur une île déserte mais si on· se retrouvait avec ce seul disque à écouter, on se ferait facilement une raison.




Jazz Classique

Dominique Périchon - avril 2003

Sac à Pulses - Passport to Paradise
Sac à Pulses est de retour, son dynamisme, son swing et son originalité aussi. Le dernier opus en date du quintet est illustré en couverture d’un dessin de Boss Quéraud qui représente les musiciens projetés par une éruption volcanique, référence faite aux origines puy-de-dômoises de l’orchestre, à partir de laquelle on pourrait sombrer dans le jeu de mots facile (« une explosion de swing ! », « l’Etna, c’est eux ! » ou encore « Haroun Midnight »). Mais non : intéressons-nous à la musique.
Les arrangements de Sac à Pulses, à base de breaks et d’harmonies revisitées, ravivent des thèmes parfois fortement marqués par leur auteur et interprète (Moulin à Café, Egyptian Fantasy, etc.) au point que l’orchestre se les approprie et qu’on les entend avec une oreille neuve. Chaque musicien apporte son souffle (Christian Vaudecranne au soprano, Pierre Guicquéro au trombone, Gary Kiser au tuba) ou sa pulsation (Marc Verne à la batterie, Pierre « Jules » Verne à la guitare alto) pour une musique qui sait ce qu’elle doit à ses maîtres à jouer (chaque titre est une sorte d’hommage, à Bechet surtout, à Jelly Roll aussi) mais qui ne se laisse pas pour autant tenter par la copie littérale des originaux. Il faut pour cela tout le talent de Christian Vaudecranne ou de Pierre Guicquéro comme instrumentistes et comme jazzmen, toute la qualité du soutien rythmique et toute la fraîcheur des arrangements pour réussir une telle musique, gaie ou mélancolique, toujours raffinée et swingante.
Chaque solo mériterait d’être signalé, de même que les interventions « scat » de Christian Vaudecranne, pour inciter encore à l’achat de ce CD enregistré en studio, pour l’essentiel des titres en 2002, et en public pour trois interprétations en 2000, CD qui fournit en sus l’occasion de réécouter certaines compositions de Sidney Bechet, Passport to Paradise ou Viper Mad notamment, bien belles compositions, ma foi…

Dominique Périchon - 2001

Sac à Pulses - C’est pas ma faute
Soprano, tuba, batterie, trombone, guitare :
Tout est réuni pour que Sac à Pulses soit un orchestre de style Nouvelle-Orléans de plus, avec un côté bon enfant et un côté bien franchouillard.
Mais pas du tout !!!




Jazz Notes
Olivier Koclubinska - 2003

Sac à Pulses - Passport to paradise
« … l’orchestre le plus créatif du jazz hot ragtimisant et swinguant de la région Auvergne. »
« Depuis plus de dix ans, ces musiciens tournent, font claquer les doigts et réchauffer les pieds (ce sont des feet-warmers !) de tous les amoureux de cette musique »
« … ce répertoire savamment interprété nous propose une musique vivante et créative. À une époque de dilution des repères historiques et mélanges superficiels de styles et de genres musicaux sous prétexte d’innovation, il est bon d’écouter Sac à Pulses sans doute dans l’un de ses meilleurs disques… »



Nouvelle Vague #77
Daniel Chauvet - sept 2002

Sac à Pulses - C’est pas ma faute
Originaire du pays des volcans, Sac à Pulses tranche de l’ordinaire des formations de style New Orleans, non par son répertoire (Shine, Mardi gras in New Orleans, Panama, Some of these days…), ni par les instruments employés […] mais plutôt par l’usage inhabituel que les musiciens de l’orchestre font de tout ce matériau. Bien que fidèlement interprétés (et souvent chantés), les thèmes sont en effet, le plus souvent, passés par les solistes au crible d’un humour décapant qui leur donne une nouvelle patine du plus bel effet. La rythmique sait ce que « funky » veut dire, et tisse des climats dénués de nostalgie.
C’est pas ma faute (modeste avec ça), c’est un peu l’illustration du bon usage de la formule magique qui fait le sel du jazz : « un œil dans le rétro, et en avant toute ».

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La Presse


Jazz Rhône-Alpes n°484
Philippe Morel - 17 mars 2014

« Sac à Pulses nous a apporté une réminiscence de l'ambiance qui pouvait régner il y a une dizaine de jours au carnaval de New Orleans. Musique festive enjouée où la biguine se mélange aux traditionnelles marches.
Invitations à parader, à festoyer, à se secouer les puces qui nous prêtent le droit d'imaginer une soirée carnavalesque dans un jazz club où le public ne serait plus là simplement spectateur mais aussi acteur. »



Bulletin du Hot-Club de France
janvier-février 2002


« Voilà un orchestre qui sait que le Jazz est une musique vivante et le montre par son style décontracté et jubilant, engendrant la souriante euphorie de ceux qui l’ont écouté. »

American Rag (USA)
Don Jones - Septembre 2005


« Sac à Pulses, nous est venu de France grâce à son tubiste Gary Kiser.
C’est, à mon avis, la meilleure surprise du Costa Mesa festival.
Leurs concerts étaient vraiment superbes, c’était un régal de les entendre interpréter des thèmes de Sydney Bechet aussi rarement joués. Le groupe entier doit être félicité et admiré pour son extrême musicalité. J’ai été particulièrement ému par le saxophone soprano de Christian Vaudecranne durant leur concert spécial Bechet…
[…]
Le contrôle parfait de Christian sur son instrument lui de permet de le faire chanter avec à la fois un gros son et l’obsédante mélancolie d’un hautbois. Tout cela accompagné par le style doux et subtil du trombone de Pierre Guicquéro et les frères Verne, le cœur vivant de la section rythmique.
[…]
L’énergie vitale qu’ils insufflent dans chaque morceau est un régal pour les sens… »

Mississippi Rag (USA)
Floyd Levin – 2000


« Depuis que ce style a été créé, il y a un siècle à la Nouvelle-Orléans, il a acquis une reconnaissance mondiale. Au fil des ans, cette fougueuse musique a été interprétée par des formations de tous les pays, aucune n’a atteint la qualité du célèbre orchestre français Sac à Pulses. Je l’ai entendu au Buena Park Hôtel. Il a eu un succès formidable et a contrasté avec les autres excellents orchestres. J'ai écouté et regardé, l'audience a été transportée par leur prestation et ils ont fait danser l'énorme lustre suspendu trois étages au-dessus d'eux… »
The Norman Transcript (Norman - Oklahoma)
Tony Pennington - 1er août 2005
« Sac à Pulses est formidable et me donne envie de déménager à New Orleans…»

The Times of Acadia (Lafayette, Louisiane)
Nick Pittman - 27 Juillet 2005


« Les Français de New-Orleans »
« Les membres de Sac à Pulses ont des passeports français, pourtant le groupe nous rappelle plus New Orleans qu’Orléans. Ainsi, un des meilleurs groupes de Jazz Français, nous offre sa propre vision du Jazz traditionnel, avec une touche française mais tout en restant crédible pour ce côté-ci de l’océan… »)

La Montagne (France)
5 mars 1999


« […] Oui, Sac à Pulses est arrivé à ce point où il rayonne, c’est comme un fort-en-thème qui montre cette déconcertante aisance de ceux qui ont beaucoup travaillé à se parfaire et se détacher de la stérile et froide perfection. Les sens de l’humour et l’autodérision, vertu éminente dans le jazz, ne sont pas pour rien dans le plaisir que ces musiciens ont à en donner.
Ainsi donc, loin de toute exclusive et tout esprit de chapelle, Sac à Pulses aura en quelque sorte ré-étalonné l’ouïe des jazzfans réunis en une communauté joyeuse prête à se secouer les pulses. »

La Montagne (France)
F.M. - 5 mars 2005


« Passeport musical pour le paradis
[…]
Du bonheur brut
Après l’entracte, Sac à Pulses a investi les planches pour une heure et demie de pur bonheur. Les amateurs du genre n’ont pas boudé leur plaisir. Née au cœur de la région Auvergne, cette formation s’est taillée, en gagnant en maturité, une solide réputation. Si elle puise l’essentiel de son répertoire chez les musiciens de légende, en parallèle, Sac à Pulses s’attache à explorer d’autres pistes musicales, avec de judicieuses incursions dans le répertoire des fanfares de la Nouvelle-Orléans, du « revival » jusqu’aux compositions plus contemporaines d’un Wynton Marsalis.
Au fil du concert, les spectateurs se sont naturellement surpris à balancer en rythme sur des standards puisés dans l’immense réservoir des enregistrements de l’âge d’or du jazz traditionnel. Des mélodies dues au génie de quelques incontournables, tels Jelly Roll Morton, Fats Waller, Sydney Bechet, Bix Beiderbecke ou encore Louis Armstrong, ont jalonné la soirée. Chacun est reparti ensuite dans ses foyers en ayant l’impression d’avoir véritablement pris un grand bol de suavité joyeuse, un absolu Passport for paradise ! »